Karen Lechartier, fondatrice de Cultiver son bien-être, pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai travaillé une vingtaine d’année dans des secteurs et entreprises variées en « production » de biens ou services et commercialisation. Ce qui guidait mes choix professionnels : mon goût pour le produit ou le secteur et mon bien-être dans l’entreprise.

Ce dernier point dépendait à la fois de l’ambiance générale et de mes possibilités d’apprendre, d’augmenter mes compétences. Je souhaitais que mon travail soit une source de développement et de plaisir.

J’ai changé plusieurs fois d’entreprise, lorsque je ne me sentais plus bien là où j’étais, soit par ennui soit par mal-être. Ma dernière expérience a duré 12 ans, j’y ai beaucoup appris. Les 12 années n’ont pas été équivalentes, il y a eu des moments difficiles, heureusement il y avait un « noyau dur » de collègues où trouver soutien et bonne humeur. C’est aussi à cette période, lorsque je suis devenue mère, que j’ai eu besoin de trouver un nouvel équilibre.

A un poste à responsabilités, jeune maman, j’étais stressée et dans une course sans fin. En questionnant mon entourage, j’avais l’impression que « c’était comme ça » pour beaucoup. Impossible pour moi de continuer ainsi et de transmettre cette vision de la vie et mon stress à ma fille.

J’ai alors commencé mon exploration de pratiques bien-être afin de trouver comment préserver ma santé et mieux-être. J’ai vite vu qu’avec de petits changements, de la régularité, il y avait une réelle évolution.

En insérant ces « sas de décompression » dans mon quotidien, j’ai réussi à trouver et préserver mon équilibre. Ces pauses sont la base de mon approche. Alors que j’étais encore salariée, dans ce quotidien qui, quelques mois avant m’épuisait, j’ai réussi à commencer à me former le week-end à plusieurs méthodes.

Si cette démarche était personnelle, j’ai aussi rapidement constaté des améliorations dans ma vie pro et j’ai appris que mieux-être permet de mieux-faire, et inversement. C’est ce qui m’a donné envie d’intervenir en entreprise. Le travail est notre quotidien, l’entreprise est un « lieu social » (même en télétravail) dans lequel le bien-être et la santé de chacun agit sur ceux du collectif.

Quelles opérations proposez-vous pour favoriser le bien-être au travail ?

Je me suis formée à la sophrologie, au massage amma, à l’auto-massage et à la méthode Yogist Well at Work pour construire mon approche.

Aujourd’hui, je suis intervenante bien-être au travail. Je me suis spécialisée dans la lutte contre les tensions corporelles liées au stress et à la sédentarité, le stress et l’amélioration du sommeil.

Ma mission est d’aider les salariés et dirigeants à prévenir les TMS (troubles musculosquelettiques) et RPS (risques psychosociaux), et leur apprendre à préserver leur bien-être et leur énergie. La prévention, pour être durable et efficace, nécessite de la régularité.

Mon approche est de faire expérimenter des pratiques simples, tout terrain, qui s’insèrent dans le quotidien et permettent de faire des pauses créant une synergie entre sérénité et performance. Je les invite ainsi à cultiver leur bien-être.

Sur ces sujets, je propose des formats d’apprentissage : sensibilisation, ateliers et entrainements thématiques. Avec le massage amma assis (méthode David Palmer), je propose une pause qui détend, déstresse et redynamise en 20 minutes.

Selon vous, quels sont les moyens de cultiver la bonne humeur au travail ?

La bonne humeur est un des bénéfices de mes interventions car les maux contre lesquels j’invite à lutter, impactent directement notre bien-être et donc notre humeur. Lorsqu’on est tendu, stressé, fatigué, notre système nerveux se met en mode survie et adaptation.

Nous savons tous que nous devenons plus irritables, moins enclins aux échanges, notre attention est accaparée par ce « danger » contre lequel nous devons lutter ou que nous devons fuir.

Lors d’une étude que j’ai menée chez un client sur plusieurs mois, 95% des personnes interrogées pensaient que mes interventions impactaient positivement les relations et la communication au sein du service. C’est pour moi, un bon indicateur en matière d’humeur au travail.

Sans hésitation, je réponds le « prendre soin », l’attention portée au bien-être et à la santé de chacun et de tous (qu’on regroupe dans « care » en anglais). Il s’agit d’une culture, d’un état d’esprit au sein de l’entreprise dans laquelle prendre soin de l’autre est une vraie valeur.

J’interviens parfois dans des environnements où les conditions de travail sont difficiles et sources de stress mais où le soutien et l’attention à l’autre permettent de garder la bonne humeur (l’hôpital par exemple). Il s’agit parfois simplement de faire une pause avec un collègue et de l’aider à se détendre en discutant, ou de lui dire « j’ai l’impression que tu es …(stressé, fatigué, agacé….). Est-ce que je peux t’aider ? ».

Lors de mes interventions, je vois souvent des collègues venir aux ateliers pour pouvoir refaire les exercices ensemble, ou une personne donner son créneau de massage à quelqu’un qui « en a plus besoin en ce moment ».

Les managers ont un rôle important dans la diffusion de cette valeur et surtout dans les actes pour la faire vivre. J’en vois qui se mobilisent pour proposer des ateliers ciblés à leurs équipes afin de mieux répondre à leurs besoins.

Savoir que vos collègues, votre hiérarchie, votre entreprise portent attention à votre bien-être, ça met de bonne humeur, non ? Il arrive à tout le monde d’être de mauvaise humeur mais si vous travaillez dans une ambiance positive, où votre bien-être compte, alors non seulement vous ne « contaminerez » pas d’autres personnes mais vous améliorerez la vôtre.

Je vois comme mes interventions sont sources de bonne humeur. Les participants sont volontaires et joyeux à l’idée qu’on leur propose des solutions pour mieux-être lorsque ces actions font partie d’une démarche globale.

Plus d’informations sur www.cultiversonbienetre.fr